L’histoire débute en 1908 avec la création du club. À cette époque, le rugby n’était qu’une graine fraîchement semée dans le sol fertile du sud de la France. Pourtant, certains noms s’imposent dès les premières décennies. Parmi eux, Félix Mayol.
Oui, vous avez bien lu : le célèbre chanteur, dont le stade porte aujourd’hui le nom, a été l’un des premiers bienfaiteurs du club. Bien qu’il n’ait jamais enfilé de crampons, son soutien financier a permis au club de s’ancrer dans la culture toulonnaise. Félix Mayol mérite d’être cité parmi les figures tutélaires, bien qu’un peu à part.
Dans les années 30, un joueur en particulier brilla : Jo Claustre. Ce trois-quarts centre fit les beaux jours du RCT et participa à propulser Toulon dans l'élite grâce à un jeu intrépide et une vision de maestro. Avec des victoires marquantes, il incarne l’esprit fondateur du club.
Après des décennies de hauts et de bas, les années 1980 marquent un virage pour le RCT. Toulon s’affirme comme une puissance incontournable du rugby français, raffermissant sa place dans le Top 16 et glanant de précieux trophées. Ici, plusieurs noms résonnent, mais celui de Eric Champ trône au sommet.
Né à Toulon, Eric Champ est le pur produit de la ferveur locale. Troisième ligne aile, puis capitaine emblématique, il mène le RCT à ses deux sacres de Champion de France en 1987 et 1992. Fier, combatif et charismatique, il incarne à la perfection la grinta provençale. D’ailleurs, il est souvent désigné comme un des meilleurs troisièmes lignes de sa génération en France.
À ses côtés, on trouve des joueurs comme Daniel Herrero, personnage atypique du rugby français et légende toulonnaise. Bien que Herrero soit d’abord un entraîneur durant cette décennie, son influence dépasse son poste. Il personnifie l’état d’esprit du “rugby à l’ancienne” tout en insufflant un début de professionnalisation au sport. Avec son célèbre bandeau rouge et sa poésie unique, Herrero est une figure quasi littéraire du RCT.
Le début des années 2000 est un passage plus compliqué pour le RCT. Le club descend en Pro D2 en 2000, faisant naître des doutes dans le cœur des passionnés. Mais même dans cette période trouble, un homme se démarque : George Gregan, demi de mêlée australien et légende des Wallabies.
Son court passage à Toulon en 2007 a marqué les esprits. Bien que présent en fin de carrière, son influence sur le développement des jeunes était indéniable. Sa vision du jeu et son expérience préparaient déjà le terrain pour l'apogée à venir.
Et puis, un certain Sébastien Bruno monte également sur scène dans cette période. Talonneur infatigable et pilier de l’équipe, il représente cette transition entre l’âge amateur et l’époque moderne, ramenant le RCT en Top 14 après des années d’efforts.
Les années 2010… Une décennie dorée et gravée dans la mémoire de tous les supporters toulonnais, et même au-delà. Une véritable constellation rugbystique s’épanouit à Toulon. Premier nom de cette ère dorée : Jonny Wilkinson.
Difficile de trouver les mots pour rendre justice à l’impact de l'ouvreur anglais. Arrivé à Mayol en 2009, “Wilko” transforme le club à lui seul. Par sa rigueur, son pied magistral et son caractère humble, il mène Toulon à trois titres européens consécutifs (2013, 2014, 2015) et un Bouclier de Brennus en 2014. Lorsqu’il raccroche les crampons en 2014, il est presque sanctifié à Toulon ! Sans conteste une des plus grandes légendes du RCT.
À ses côtés, d’autres mastodontes : Bakkies Botha, Matt Giteau, Chris Masoe, Steffon Armitage… Autant de joueurs de classe mondiale qui ont fait vibrer les travées de Mayol et dominé l'Europe. Une mention particulière pour Mathieu Bastareaud, symbole de la rugosité et de la puissance à la française, qui marqua les supporters par sa fidélité au club et ses charges dévastatrices.
Et aujourd’hui ? Après les années fastes, le RCT traverse une période de transition. Mais cela ne veut pas dire que le club manque de figures inspirantes. Actuellement, des joueurs comme Charles Ollivon, capitaine de l’équipe de France, portent haut les couleurs rouges et noires avec classe et engagement.
En parallèle, des jeunes prometteurs comme Baptiste Serin incarnent l’avenir du club. Ces nouvelles têtes continueront de faire vivre la flamme toulonnaise, avec comme toujours l’appui inconditionnel d’un public passionné et d’un stade Mayol mythique.
Que ce soit à travers les sacrifices des pionniers, la fierté portée par les héros des années 80 ou les exploits en Coupe d’Europe sous l’ère Wilkinson, l’histoire du RCT est riche de joueurs qui ont marqué les esprits et fait vibrer des générations entières. Ces figures emblématiques incarnent bien plus que des victoires : elles sont le reflet de l’âme toulonnaise, de son courage, de son panache et de sa fierté.
Alors, que vous soyez un fidèle supporter ou un curieux amateur, replonger dans l’histoire du Rugby Club Toulonnais, c’est toujours se rappeler que ce club est bien plus qu’un simple lieu de rendez-vous sportif. C’est un patrimoine vivant, chargé d’émotions et d’anecdotes, où chaque nouvelle génération écrit sa propre page de légende.